Ail des ours oui, mais attention !!

Si tout comme moi, vous baignez dans le milieu « champignons «  depuis pas mal d’années, nul doute que vous aurez aussi remarqué une nette différence des propos d’il y a 30-40 ans et ceux tenus aujourd’hui. Dans tous les ouvrages de l’époque, mis à part les champignons bien évidemment mortels ou toxiques, en tout cas reconnus comme tels, tous les champignons étaient considérés comme comestibles d’une manière ou d’une autre. Aujourd’hui, le discours a bien changé, notamment depuis la catastrophe de Tchernobyl qui a fait prendre conscience que les champignons, incapables de se débrouiller seuls et doivent donc ratisser large pour assurer leur croissance, sont de gros concentrateurs de bonnes mais aussi de terribles substances. Et la plupart des ouvrages très récents démarrent généralement par une mise en garde sur la comestibilité de nos trouvailles sauvages, y compris des champignons les meilleurs !
Et quel rapport avec l’ail des ours (Allium ursinum)?
Et bien à l’inverse des champignons, au printemps, date à laquelle cette plante abonde dans la plupart de nos forêt humides, à peu près tous les médias s’emparent de cette « découverte » et nous rabâchent au moins une fois par semaine tous les bienfaits de cette plante miracle bourrée de vitamines et de bienfaits : antiseptique, dépurative, hypertension, maux de tête, diarrhées mais aussi constipations, œdème pulmonaire... fabrication de liqueur, de vin, de cataplasmes, bref, la plante miracle que chacun devrait utiliser ! Soit, dans tout ce qui peut être dit autour de cet ail des ours, il doit y avoir du vrai, mais on ne met pas suffisamment en garde sur les dangers que pourraient courir ceux qui voudraient tester la plante sans aucune connaissance. Et c’est à ce niveau que l’on se rapproche du champignon. Les plantes, tout comme les champignons abritent de très vilains toxiques. Se lancer à la cueillette de plantes sauvages peut présenter de très gros risques. Tout comme les champignons, les plantes ont leurs sosies, l’ail des ours ne déroge bien évidemment pas à cette règle.

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Ail des ours et .... muguet !

- Premier de la liste, celui qui lui ressemble le plus est notre brin de muguet. Tant qu'il reste dans son pot de fleur, pas de risque si ce n’est un mal de tête si on a la mauvaise idée de dormir dans la même pièce que lui. Qu'il passe dans l’assiette et  le risque est bien plus grave. Toute la plante est toxique, racines (ou plutôt rhizomes) feuilles et fleurs. Alors certains, bien avisés, vous diront que la feuille d’ail des ours dégage une bonne et forte odeur d’ail ! Bien sûr, on est là pour ça. Oui mais, au bout d'une petite demi-heure de cueillette, je défie quiconque rien qu’à l’odeur, les yeux bandés,  les doigts pleins de cette senteur forte et persistante, de déterminer 2 feuilles : l’une de muguet, l’autre d’ail.

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Colchique au millieu de l'Ail des ours ... Attention !

- Le deuxième des sosies est un peu plus simple à différencier. Il s’agit du colchique (Colchicum multiflorum ou Colchicum autumnale) , très toxique lui aussi (certains le nomment tue chien !),  bien connu pour ses fleurs sous sa forme automnale mais moins connu au printemps suivant, composé de ses 2 feuilles lancéolées, charnues, larges, brillantes, protégeant en son centre le fruit.

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- Le troisième, encore plus simple à différencier, est l’arum tacheté ou pied de veau (Arum maculatum) qui présente des feuilles  lancéolées, larges au bout le plus souvent d’un très long pétiole. Plante très toxique elle aussi.

Alors, Ail des ours oui, mais attention tout de même !

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